"Sans tomber dans le pessimisme ambiant, force est de constater
qu'aujourd'hui le modèle éducatif français est en crise. Constat
particulièrement grave, l'accès à l'éducation pour tous, au cœur du
principe républicain est menacé : 20 % des élèves français sont en
situation d'échec, une part en constante augmentation. Pire encore,
l'école française creuse les inégalités sociales sous les coups de
boutoir d'approches individualisées et de plus en plus compétitives. Les
élèves issus de milieux modestes et de l'immigration en sont les
premières victimes et l'école ne joue plus son rôle de cohésion sociale.
Une situation que personne et plus encore nous à la Maif ne peut accepter.
Le bruit médiatique ne cesse d'alimenter
la boîte à dévalorisation : budget de l'éducation nationale rogné,
réduction du nombre de professeurs, salles de classe bondées,
professeurs stagiaires sans formation à la pédagogie, violence scolaire,
stress, faibles perspectives de carrière, salaires insuffisants, etc.
La coupe est pleine.
La logique comptable ne doit pas occuper tout l'espace du débat.
La réduction des moyens accordés aux enseignants rend de plus en plus
difficile la réalisation de leur mission, ce qui contribue à renforcer l'image d'une école qui fonctionne mal.
Pourtant malgré ce constat, les enseignants continuent de croire.
Ils croient aux vertus de l'école, celle qui réduit les inégalités, et
91 % d'entre eux puisent leur motivation dans "la réussite des élèves".
La force de l'école est bien ici, chez ces enseignants qu'il est
impératif de remettre au coeur du système.
Pour restaurer
l'école, il faut défendre haut et fort le principe du droit inaliénable
de l'accès à l'éducation pour tous par un modèle qui réaffirme le
principe de la gratuité et de l'égalité. La récente explosion du recours
au soutien scolaire par des officines spécialisées, outil privilégié
par les familles aisées, est le symbole d'une dérive inquiétante. Ces
"petits cours" creusent le fossé social alors même que l'école n'arrive
plus à le résorber en son sein. Ces deux logiques doivent être
inversées."
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