"À quel moment sélectionner parmi les candidats aux fonctions de
professeur ? Avant la masterisation, le choix français était clair :
formation disciplinaire à l’université jusqu’en licence, concours de
recrutement très sélectif, formation professionnelle courte en IUFM pour
les reçus. Le recrutement au niveau master a embrouillé cette formule,
et les débats sont vifs sur la place du concours à l’entrée ou à la
sortie des futurs école du professorat et de l’éducation (ESPE) : si le
concours est placé en fin de master, il ne sera que très peu sélectif,
ou alors on aura formé de très nombreux étudiants pour n’en retenir
qu’un petit nombre de professeurs ; s’il est placé en amont, en fin de
licence, des étudiants seront stagiaires de la fonction publique, et il
faudra les rémunérer. Alors, comment fait-on en Finlande ?
En Finlande, l’accès à l’université se fait systématiquement sur
concours. Après une première sélection sur dossier, les candidats
retenus passent une série de tests et d’entretiens. Certaines facultés
organisent un « test de groupe » durant lequel les candidats doivent
discuter devant des observateurs d’un sujet concernant l’éducation.
L’entretien individuel permet d’évaluer la motivation de l’étudiant.
Pour la formation aux métiers de l’enseignement, le concours est très
sélectif, avec un taux de réussite d’environ 10 %. Il a lieu après le
baccalauréat, et les étudiants le préparent en général pendant un an. Le
concours consiste en deux épreuves écrites, l’une disciplinaire,
l’autre sur des connaissances pédagogiques, et sur un entretien
collectif. Celui-ci valorise en particulier une expérience
professionnelle en milieu éducatif, et les étudiants profitent en
général de l’année de transition après le lycée pour travailler dans des
associations encadrant des jeunes, des centres aérés, être assistant
dans une école ou une garderie d’enfants, etc.
Ce n’est donc pas un concours d’entrée dans la fonction publique,
mais bien d’accès à l’université : les reçus n’ont qu’un statut
d’étudiant, mais il faut indiquer qu’en Finlande, cela donne droit à une
indemnité de 500 € par mois, en plus de l’accès à de nombreux services
gratuits ou subventionnés. Cette rémunération permet aux étudiants de
mener des études longues, quels que soient les moyens de leur famille.
Et les études pour être enseignant sont effectivement très longues !
Elles mènent jusqu’au niveau mastère, avec des spécialisations
disciplinaires, mais d’abord une formation généraliste avec d’importants
contenus en pédagogie, en didactique, en psychologie, en sociologie de
l’éducation.
Une fois leur master obtenu, les étudiants doivent effectuer une
année supplémentaire de stages professionnels, de façon à découvrir tous
les niveaux d’enseignement et toutes les disciplines. C’est seulement
si cette année de stage est validée qu’ils peuvent postuler à des postes
d’enseignants.
Je trouve qu’il est préférable que les étudiants sachent déjà que la
principale barrière sélective est derrière eux durant leurs études. Ils
peuvent se consacrer pleinement à la préparation de leur futur métier.
Certains réalisent au cours de l’année de stage final que cela ne leur
convient pas : ils peuvent alors utiliser leur Master pour être
candidats à d’autres métiers, et trouver une autre insertion
professionnelle."
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